Parce qu’ils sont l’image même de la métamorphose et de l’impermanence des choses, documenter la représentation des nuages dans l’art d’hier et d’aujourd’hui, c’est le plaisir de porter aux nues l’imagination inépuisable et la dextérité des artistes pour les figurer.
Deux ou trois images choisies et des mots pour le dire.
Au sortir du musée d’art moderne de la ville de Paris et de la grande et magnifique exposition Nicolas de Staël, je suis sur un nuage…

Mais savez-vous qui a inventé les nuages ?
« Un certain Luke Howard, pharmacien anglais né il y a 300 ans, qui préférait d’ailleurs se présenter en tant que « chemical philosopher » […]. On le connaît moins pour sa connaissance des médicaments que celles des nuages. Car depuis l’enfance, Howard les observe défiler à la fenêtre, se laisse bercer par leur danse et surprendre par leurs formes instables.
[…]

À force de les examiner, Luke Howard remarque que les nuages sont toujours en mouvement […]. Les nuages disparaissent, réapparaissent au gré de leur envie de nous faire de l’ombre. Il comprend donc que si l’on veut les étudier […], il faut s’adapter à cette instabilité fondamentale des nuages. Longtemps restées sans nom, les nuées vont prendre forme sous la plume d’Howard.
Un soir de décembre 1802, à Londres, […] dans un club de débat […] à Lombard Street, […] Howard propose d’établir une nouvelle classification des nuages, répartis en sept catégories dont trois grandes familles principales. Les cirrus, des nuages fins et clairsemés ; les cumulus, plus volumineux et épais ; les stratus, bas et fins. De leur rencontre naissent deux catégories intermédiaires (les cirrocumulus et cirrostratus) et deux composées (les cumulostratus et les nimbus).
[…]

[…]
Avant lui, Jean-Baptiste Lamarck avait déjà initié cette grande entreprise de description scientifique des nuages. Le naturaliste français leur avait même trouvé des petits noms très éloquents, tels les « diablotins » ou les « coureurs », les « nuages en balayures » ou « en lambeaux »… Mais c’est l’apport d’Howard que la postérité retiendra. Parce que ses noms à lui sont en latins, langue commune aux scientifiques, mais aussi parce qu’il a su insister sur la mutabilité intrinsèques des nuages. »1
1 Extraits de l’article de Pauline Petit sur le site de France Culture.
