Du 1er au 24 décembre, chaque jour un visage.
Comme le soulignait Daniel Arasse, « le portrait est inévitablement une méditation sur le temps ».
Ce temps de l’avent (du latin adventus : avènement, arrivée du Messie) représente la période qui couvre les quelques semaines précédant Noël.
Que l’on soit croyant ou pas, c’est un moment particulier dans l’attente du solstice d’hiver où le mouvement repart en direction de la lumière.
Une lumière intérieure affleure dans les regards de ces 24 visages choisis dans l’histoire ancienne et contemporaine de la peinture et de la photographie, parce qu’ils m’ont émue, fascinée, captée.

Ce visage atone du célèbre tableau d’lngres La Grande Odalisque (1814) a fasciné bien des artistes qui s’en sont emparés pour le détourner.
Hier le jeune photographe chinois Zhang Wei, aujourd’hui, retour vers le passé jusqu’aux années 60 du XXe siècle avec l’artiste français Martial Raysse qui s’est lui aussi prêté à ce jeu de détournement de tableaux majeurs.
Un détail de la figure est ici photographié et agrandi. Repeint à l’aérosol, il est affublé pour cette composition d’objets de pacotille alors fabriqués au Japon.
Son tableau renvoie à la fois à la « grande peinture » et aux couleurs acides du Pop Art.

« Sur la composition de Martial Raysse, une mouche en plastique collée renvoie au code de la « mouche peinte », la musca depicta, présente dans l’iconographie depuis la Renaissance pour signifier l’habileté
des artistes, capables d’imiter la nature jusqu’au trompe-l’œil. Ici, en collant une mouche de « farces et attrapes » sur son Odalisque, Raysse signifie que la perfection mimétique, la reproduction impeccable de la réalité, a cédé désormais la place au collage, au ready-made (…).» ¹

Considéré en France comme l’artiste le plus proche du pop art américain, Martial Raysse questionne les images stéréotypées des femmes dans la publicité.

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¹ ADRIEN GOETZ, La grande galerie des peintures, 2002, Éd. du Centre Pompidou, pages 18 et 19.