Calendrier de l’Avent 2024 / 24 fenêtres #3

Du 1er au 24 décembre, chaque jour une, des fenêtres vues par les photographes.

Que l’on soit croyant ou pas, le temps de l’Avent est un moment particulier dans l’attente du solstice d’hiver où le mouvement repart en direction de la lumière.
Ouvrir chaque jour une, des fenêtres vers la lumière : documenter la façon dont les artistes photographes regardent les fenêtres.
Photographie, du grec ancien φῶς, φωτός, phôs, phôtós, lumière et γράφω, gráphô, écrire, littéralement : écrire avec la lumière.

The Last Rose of Summer, from The Window of My Studio, 1956, Josef Sudek (1896-1976) – Gitterman Gallery.

Josef Sudek1 (Kolín, 1896 – Prague, 1976) a vécu et travaillé dans le contexte pragois de la première moitié du XX siècle, imprégné de l’intense vie artistique de la capitale tchèque.
La photographie de Sudek reflète sa relation au monde environnant, des explorations de l’intimité de son atelier et de son jardin vu de sa fenêtre aux vagabondages plus lointains qui le mènent aux rues de Prague et à sa périphérie.
La fascination durable qu’exercent sur Sudek la lumière et son absence est à l’origine de quelques-unes des photographies les plus envoûtantes du XXe siècle.
La fenêtre de son atelier, objet qui exerce sur Sudek une inépuisable fascination, est comparable à la surface d’une toile, réfléchissant des instants de tendresse exquise et d’espoir quand une branche en fleur se pressait contre elle, ou de poignante mélancolie lorsqu’il observe le jeu infini de la buée métamorphosant le monde extérieur contemplé à travers la vitre.

Polaroid by Andrei Tarkovsky (1932-1986), 1979-84© Андрей Тарковский/Ultreya, Milano

Andrey Tarkovsky était le plus important réalisateur russe de l’ère post-guerre et l’un des génies cinématographiques les plus réputés du monde.
Ses films se caractérisent par des thèmes métaphysiques, des séquences longues, une absence de structure et d’intrigue dramatiques conventionnelles, et un style onirique et visionnaire de la cinématographie. Ils atteignent une intensité spirituelle et une beauté transcendante que beaucoup considèrent comme sans équivalent.

Ces nombreux polaroids personnels confirment l’extraordinaire vision poétique d’un grand artiste mort à 54 ans seulement, mais qui reste une influence puissante sur les artistes et les cinéastes aujourd’hui.

1st days in quarantine, Brooklyn, NY, 2020, Nan Goldin (née en 1953), 6×8 in, inkjet print, edition of 150 – Marian Goodman Gallery

Réalisée dans l’appartement de la photographe pendant le confinement, où elle est restée plus d’un mois, cette œuvre représente les derniers bouquets de fleurs que Nan Goldin a pu acheter pour décorer son intérieur. L’image fait partie d’une série dans laquelle Goldin a photographié sa compagne d’isolement, Thora Siemsen2. Cette série de huit photographies retrace une journée singulière dans l’appartement de l’artiste, évoluant du matin au soir.


1 Plus sur Josef Sudek dans cette présentation de l’exposition « Josef Sudek, Le monde à ma fenêtre » au Jeu de Paume en 2016

2 Dans son interview avec l’écrivaine Thora Siemsen, Nan Goldin partage le processus artistique et les inspirations derrière les photographies et les films présentés dans Memory Lost, la première exposition personnelle de l’artiste à New York depuis cinq ans.

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