Du 1er au 24 décembre, chaque jour une, des fenêtres vues par les photographes.
Que l’on soit croyant ou pas, le temps de l’Avent est un moment particulier dans l’attente du solstice d’hiver où le mouvement repart en direction de la lumière.
Ouvrir chaque jour une, des fenêtres vers la lumière : documenter la façon dont les artistes photographes regardent les fenêtres.
Photographie, du grec ancien φῶς, φωτός, phôs, phôtós, lumière et γράφω, gráphô, écrire, littéralement : écrire avec la lumière.

À l’occasion de Paris Photo 2024, la galerie Christian Berst Art Brut présentait environ soixante-dix photographies ainsi que des vidéos Super 8 réalisées par John Kayser.
Des montages inédits des vidéos étaient diffusés sur deux écrans. Si la photographie de nu servait aux artistes du XIXe siècle à se dispenser du modèle vivant durant l’exécution d’un tableau, on se demande dans quelle mesure John Kayser (1922-2007) n’essaie pas pareillement de créer un support pour prolonger incessamment les émotions que lui procuraient ces séances de poses.
Pas plus que les photographies des peintres, celles de John Kayser n’avaient initialement vocation à sortir du secret de l’atelier. Pour fascinantes qu’elles soient, les centaines de clichés et de films Super 8 réalisés entre 1959 et 1976 que nous a laissés cet employé d’une entreprise aéronautique de Los Angeles provoquent, en même temps qu’elles interrogent.
(…)
Aujourd’hui, au-delà de la sensualité et de la part de jeu qu’elles recèlent, ces images nous invitent aussi à reconsidérer la disruptivité de l’art au regard de l’ordre moral ou social.
C’est sa capacité à nous déplacer – à nous mouvoir autant qu’à nous émouvoir – qui est ici en jeu.1

Big Fish, la série primée sur la santé mentale du photographe iranien Morteza Niknahad est inspirée par un mythe local. Le photographe a imaginé le long combat de sa mère contre la dépression comme un monstre ressemblant à un poisson.2
Morteza Niknahad s’inscrit dans une lignée d’artistes iraniens contemporains qui cherchent à préserver et à transformer l’héritage culturel de leur pays dans le contexte de la modernité. (…)
Il utilise souvent la photographie comme un moyen d’exprimer des récits profondément personnels et culturels. Sa maîtrise du clair-obscur et de la composition donne à ses images une atmosphère énigmatique et contemplative, laissant place à des interprétations multiples. En superposant des symboles, des textures et des éléments graphiques issus de la culture persane, il crée un dialogue visuel qui questionne les identités et les valeurs en mutation dans le monde d’aujourd’hui.3

Provodnik
La société a été créée sur la base de l’ancien partenariat russo-français Provodnik (conducteur). Depuis 1890, la production de produits en caoutchouc techniques et chirurgicaux, de linoléum et de produits en caoutchouc corné, des couvre-chaussures en caoutchouc a été lancée. L’usine a réussi en URSS.
Dans les années 90 du siècle dernier, l’usine, ainsi que toute l’industrie lettone, ont survécu au ralentissement économique. L’inactivité a eu lieu en raison du manque de commandes. Un certain nombre d’industries ont été fermées en raison de leur non-rentabilité. Provodnik est maintenant un endroit abandonné.
Je crée les projets historiques de mon pays pour montrer comment notre vie et notre économie ont changé avec le temps, parfois pas dans le bon sens. C’était unique que je puisse entrer dans ce bâtiment avec une histoire d’activités réussies depuis plus de 100 ans.
Photographe autodidacte originaire de Lettonie, la photographie est pour moi le reflet de mes expériences, pensées et des situations qui m’ont transformé.
Je travaille avec la lumière naturelle et je choisis moi-même les costumes et les lieux de mes séances photo, tout ce qui me permet d’exprimer plus efficacement mes émotions et ma personnalité.4
1 Lire l’intégralité de la présentation de l’œuvre de John Kayser sur le site de L’Œil de la photographie
2 Voir les images et l’interview de Morteza Niknahad par Rand Al-Hadethi sur le site de CQ
3 Voir les images et l’interview de Morteza Niknahad par Carole Schmitz sur le site de L’Œil de la photographie
4 Voir la présentation du projet Provodnik de Jelena Osmolovska sur le site de L’Œil de la photographie
