Ouvrir chaque jour une, des fenêtres vers les lointains : documenter la façon dont les artistes et en particulier les photographes nous saisissent cherchant des yeux l‘horizon.
Mundus Novus, le Nouveau Monde à l’horizon.
S’interroger sur l’origine de notre vision européocentrée de l’horizon, des confins du monde…

« Mundus Novus, le Nouveau Monde. Le terme a été employé pour signifier et déterminer les nouvelles Terres découvertes dans le mouvement d’expansion européen [au XVIe Siècle].
Il s’agissait, en forgeant cet outil conceptuel, de construire un support théorique capable de rendre compte de la nouvelle expérience historique, assimilant, à l’intérieur de l’horizon européen, les régions se trouvant par-delà les marges que les anciens avaient laissées par héritage comme mode premier de définition du lieu d’existence humaine.
[…] « et tant dans les livres des poètes que dans ceux des historiens et des cosmographes antiques, la fin et les bornes de la Terre se situent à Cadix, en Espagne. C’est là qu’on édifia les colonnes d’Hercule ; c’est là que l’on fixe les termes de l’Empire romain ; c’est là que l’on dépeint les confins du monde »
[…].
[…] Des récits poétiques (les colonnes d’Hercule) et des faits historiques (l’Empire romain) [étaient] mis en parallèle jusqu’à en faire une identification complète dans le processus de délimitation du lieu d’existence humaine (les limites de l’Empire, les confins du monde).
[…] Le manque de distinction claire entre histoire et poésie a donc été, à la base de la tâche inaccomplie de définition des contours de la Terre dans l’histoire héritée de la tradition ; c’est la raison pour laquelle les présupposés poétiques s’y sont instaurés comme des vérités historiques, géographiques et philosophiques.
[…] « Car, écrit Christophe Colomb, ni Ptolémée ni ceux qui écrivent sur le monde ne savaient rien de cette moitié-ci, parce qu’elle était tout à fait ignorée. Ils ne se fondèrent (hicieron raíz) que sur l’hémisphère sur lequel ils se trouvaient ».
Par ces mots, Christophe Colomb témoigne des limites du savoir géographique hérité par son siècle et à partir duquel il s’efforce d’organiser les connaissances dérivées de ses découvertes.»2
1 Né à Turin en 1922, Stefano Robino commence à travailler comme dessinateur technique chez FIAT Grandi Motori en 1939. Passionné de peinture, il expose ses œuvres dans des expositions personnelles et collectives durant l’après-guerre. À la fin des années 1940, il réalise ses premières photographies sur la nature humaine. Ses premières images, imprégnées de références à la peinture classique et moderne, le poussent à se définir comme « un peintre qui photographie ». Avec la naissance de son premier enfant, en 1952, sa poésie s’enrichit de nouveaux sujets liés à la famille et au monde de l’enfance. Il présente de nombreuses expositions qui lui valent plusieurs distinctions.
Dans les années 1960 et 1970, il concentre son intérêt sur le travail industriel, la société et le paysage urbain en transformation. Il meurt à Turin en 2017.
2 Extraits du texte de René Ceceña, « Penser le Nouveau Monde », Cahiers des Amériques latines [En ligne], 56 | 2007, mis en ligne le 31 janvier 2013, consulté le 11 décembre 2025.
