Ouvrir chaque jour une, des fenêtres vers les lointains : documenter la façon dont les artistes et en particulier les photographes nous saisissent cherchant des yeux l‘horizon.
“I wish you could see what I see out my window.”
– Letter from Georgia O’Keeffe to Arthur Dove, 1942

L’horizon de Georgia O’Keeffe
« Pendant sept décennies, Georgia O’Keeffe (1887-1986) a été une figure majeure de l’art américain. Fait remarquable, elle est restée indépendante des modes artistiques et fidèle à sa propre vision, fondée sur la recherche des formes abstraites essentielles dans la nature.
Dotée d’un sens de l’observation exceptionnel et d’une grande finesse dans son geste pictural, elle a su saisir les subtiles nuances de couleur, de forme et de lumière […] Ses sujets de prédilection étaient les paysages, les fleurs et les ossements, explorés en séries sur plusieurs années, voire des décennies.
Ses œuvres puisaient leur inspiration dans son vécu et étaient liées, de manière générale ou spécifique, aux lieux où elle avait habité.
[…]
Bien que les os du désert du Nouveau-Mexique aient d’abord éveillé l’imagination d’O’Keeffe, c’est le paysage majestueux de la région — avec ses formations géologiques inhabituelles, ses couleurs vives, la clarté de sa lumière et sa végétation exotique — qui retint son attention pendant plus de quatre décennies.
Elle peignit souvent les rochers, les falaises et les montagnes en plans rapprochés dramatiques, comme elle l’avait fait avec ses sujets floraux. L’un de ses lieux favoris était un site qu’elle surnommait le « Black Place » (59.204.1), qu’elle interpréta aussi bien de manière panoramique qu’en cadrages serrés mettant en valeur la jonction déchiquetée de deux collines. »1
1 Extraits du texte de Lisa Mintz Messinger, conservatrice associée au département d’Art du XIXᵉ siècle, moderne et contemporain au Metropolitan Museum of Art.
