Ouvrir chaque jour une, des fenêtres vers les lointains : documenter la façon dont les artistes et en particulier les photographes nous saisissent cherchant des yeux l‘horizon.
Voyager encore et contempler le bord du ciel…dans l’empire du Milieu 中國.

March 9 2006, Three Gorges Zigui Hubei, série China Route 318, 2006, Luo Dan né en 1968, © Collection Société Générale
« Le terme horizon est un mot qui n’existe pas dans la langue chinoise traditionnelle, nous explique Yolaine Escande ; il vient des langues occidentales. Il a été traduit en chinois moderne de façon intéressante par deux termes : le bord du ciel ou bien la frontière des yeux.
La frustration d’arriver au sommet, rappelle-t-elle, n’est jamais mentionnée dans les textes chinois, parce que précisément le sommet n’est jamais le but, puisque « le but, c’est au contraire de se fondre avec le monde et non pas d’avoir un regard qui permette un retrait ou un écart entre moi et le monde. Au contraire, le but est de se fondre avec la montagne, de devenir la montagne, et par cela, d’oublier la conscience de soi, et les lointains précisément ».»1
« Loin des grandes mégalopoles chinoises, Luo Dan photographie des paysages ruraux, privilégiant des couleurs douces et naturelles et recherchant une forme de sincérité et de simplicité dans ses clichés. Afin d’examiner la force des traditions, il représente une famille au cœur de la nature, se concentrant sur les liens paternels et les gestes de tendresse qui unissent les deux individus. Image d’espoir, March 9 2006, Three Gorges Zigui Hubei (« 9 mars 2006, Trois Gorges Zigui Hubei ») représente deux générations face à l’immensité de l’horizon et de l’eau, dont la poésie évoque le titre de la 17e édition de la Biennale de Lyon — Les voix des fleuves Crossing the water. »2
1 Extrait de L’invention de l’horizon, dans Avec Philosophie, émission du 6 octobre dernier sur France culture.
2 Extrait du site de la 17e Biennale de Lyon
