Ce visage est l’un de ceux que l’on nomme les portraits du Fayoum (nom de la région de basse Égypte d’où la plupart sont originaires). Ces peintures sont le fruit d’un étonnant métissage culturel. Cette femme était romaine, peut-être d’origine grecque et vivait en Égypte au IIe siècle. On ne sait rien de l’artiste qui a réalisé ce portrait sinon qu’il était probablement grec. Les colons romains d’Égypte avaient en partie adopté les rites funéraires égyptiens. Ce portrait sur bois était directement incorporé dans le réseau de bandelettes enserrant la momie et placé à la hauteur du visage.

Portrait d’une jeune femme, début du IIe siècle, Bois de tilleul peint à l’encaustique, plâtre stuqué et peint, H 29 cm – l. 18 cm, Musée du Louvre, département des Antiquités Égyptiennes
Ces peintures sont les plus anciens portraits peints qui nous soient parvenus. Et portrait au sens moderne, c’est-à-dire un représentation exacte ou cherchant à l’être, d’une personne réelle, existant ou ayant existé.
J’ai un attachement tout particulier pour ce visage qui est là et ne se dérobe pas. J’ai croisé son regard, reproduit sur un marque page offert par un libraire, il y a une vingtaine d’année. Et depuis, elle ne m’a plus quittée. J’ai commencé à lui rendre visite au Louvre. Peu à peu, elle est devenue ma confidente. Ses grands yeux qui s’ouvrent dans une lumière mate m’émeuvent et me troublent. Elle semble au bord du temps, dans le «toujours» d’un silence qui échappe à sa vie et vient battre contre la mienne. Elle n’attend rien, elle est là.
arianebiet
Incroyable! J’ai fait des recherches sur le portait d’un jeune adolescent momifié…. que le British Museum prete pour une expo temporaire au musee national de Singapour!!!!!!
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