Le dit de l’image : un jour, une œuvre, un mot.
Comme une éphéméride du sensible,
une image quotidienne assortie d’un mot, d’une phrase, ou pas.

Arbres sur fond jaune, 1901, Odilon Redon (1840-1916), huile, détrempe, fusain et pastel sur toile, H. 247,5 ; L. 173 cm, Paris, musée d’Orsay
« Je couvre les murs d’une salle à manger de fleurs, fleurs de rêve, de la faune imaginaire ; le tout par de grands panneaux, traités avec un peu de tout, la détrempe, l’aoline, l’huile, le pastel même dont j’ai un bon résultat en ce moment-ci, un pastel géant. »
Odilon Redon, Extrait d’une lettre à son ami Albert Bonger, 1901
Cette œuvre monumentale où des fleurs de rêve flottent dans une atmosphère jaune mordoré, est le produit d’une commande du baron Robert de Domecy à Redon pour la salle à manger de son château situé à Sermizelles dans l’Yonne. C’est un travail d’envergure par le nombre de panneaux (dix-huit ; il n’en subsiste plus que seize aujourd’hui), par leurs dimensions (le plus grand atteint presque 2m50 de haut), par leur technique mixte (pastel, huile, détrempe) et par le fait que l’iconographie est laissée à l’appréciation de l’artiste.
Ces panneaux marquent le début d’une série de commandes de décors muraux pour des intérieurs privés (citons notamment la bibliothèque de l’abbaye de Fontfroide, pour le mécène et ami de Redon, Gustave Fayet) qui feront de l’artiste un peintre de la couleur et des grandes surfaces après avoir été l’artiste du noir et des petits formats.
Plus sur Odilon Redon sur le site du musée d’Orsay, ici