C’EST MOI QUI SOULIGNE
Clin d’œil au merveilleux roman de Nina Berberova, et un titre qui parle de lui-même pour une nouvelle série. Je lis, je souligne…une phrase pour l’idée qu’elle porte et qui me transporte, parfois juste une expression pour sa pertinence, un mot pour son chatoiement.
Un aide-mémoire autant qu’un désir de partager mon enthousiasme pour un livre avec ceux qui me suivent. Et le plaisir d’accompagner ce florilège d’images qui me semblent seyantes.
« Écrire un texte sur Cézanne est une tâche ardue. De si nombreuses études, de si nombreux essais ont été consacrés à l’homme et à l’œuvre, qu’il est difficile de ne pas répéter ce qui a déjà été dit. (…) je vous entretiendrai (…) de l’aventure spirituelle de Cézanne. Et pour vous parler de cette aventure, il m’a paru intéressant de montrer qu’elle était assez semblable dans son essence, à celle qu’a vécue Shitao, un peintre chinois du dix-septième siècle».
Ainsi commence ce tout petit livre de Charles Juliet, «écrivain à l’œuvre intime et épurée, homme discret et éclectique, à l’écoute de l’être et attentif aux autres (1)».
C’EST MOI QUI SOULIGNE / SHITAO ET CÉZANNE
Extraits des pages 11 et 12
« À la fin de sa vie, Shitao a écrit un traité (…) : Propos du moine Citrouille-amère.
(…) Dans ce texte d’une importance capitale, j’ai prélevé de brefs extraits (…) que je vais mettre en rapport avec certains propos de Cézanne (…).
« Moi, je perçois… » constate Shitao. « C’est la réceptivité qui précède, la connaissance qui suit. »

« Autoportrait : la plantation d’un pin », 1674. Détail d’env. H 21cm, ens. 40,3 x 170 cm, Shitao 石涛 (1642-1708), Taipei, Musée national du Palais.
Et Cézanne : « Pénétrer ce qu’on a devant soi. La sensation est à la base de tout, pour un peintre ». »

Autoportrait, vers 1875, Paul Cézanne (19 janvier 1839 – 22 octobre 1906), Huile sur toile, 64 x 53 cm, Paris, Musée d’Orsay
« La sensation est comme une charnière entre le monde extérieur et notre réalité interne. C’est elle qui sous-tend et alimente la pensée, et elle sera à l’origine de tout le processus qui aboutira à l’intervention du peintre sur la toile. Elle est son premier matériau. Celui qui donne l’impulsion et dont le peintre devra s’ingénier à donner une traduction à l’aide de la couleur.»

Leviathan, Anish Kapoor (né en 1954), sculpture monumentale en PVC rouge gonflé, de 12 tonnes, d’une hauteur maximale de 35 m et d’un volume de 72 000 m3, Paris Monumenta 2011, Grand Palais.
« « Pénétrer ce qu’on a devant soi », insistait Cézanne. Son œil ne se contentait pas d’observer les apparences. Il s’insinuait à l’intérieur des choses, cherchait à en éprouver la substance.»
cassandre montoriol
Toujours super intéressant :))) J’ai eu moins de temps pour lire les derniers alors je me réserve ces lectures pour les jours à venir chez (Bonne) maman.
Cheers ! >
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