Le dit de l’image : un jour, une œuvre, un mot.
Comme une éphéméride du sensible,
une image quotidienne assortie d’un mot, d’une phrase…ou pas.

Jour d’hiver, 1905, Pierre Bonnard (1867-1947), huile sur toile, 61 x 49 cm, Avignon, musée Calvet, (dépôt du musée d’Orsay).
« À quoi donc sert l’hiver et qui l’a inventé ? Le paradis terrestre d’où l’on nous a chassés, que l’on sache, c’était au printemps et en été : une succession de journées magnifiques, ensoleillées, lumineuses, tendres et tièdes sinon même très chaudes vers le milieu du jour. Tous les chants d’oiseaux et les étendues de verdure, piquetées de fleurettes, adoucissaient l’austérité minérale du big bang qui avait précédé la Création proprement dite avec ses équipages et ses accompagnateurs animaliers de toutes sortes. La Genèse ne parle à aucun moment des saisons froides et intermédiaires. Ni de l’automne frisquet où commencent à se défraîchir les beautés du monde ni des hivers rugueux qui pincent et durcissent tout ce qu’ils touchent. Ils n’étaient pas au programme d’Adam et Ève. On comprit donc dès le début que la belle saison, sur terre, ne pouvait pas durer. (…) »
Bruno Frappat, De l’utilité de l’hiver, extrait, La Croix, samedi 6 janvier 2018, p.28
J’ai pris un plaisir fou à lire ce papier de Bruno Frappat dans La Croix ce matin, envie de le partager…