Le dit de l’image : un jour, une œuvre, un mot.
Comme une éphéméride du sensible,
une image quotidienne assortie d’un mot, d’une phrase…ou pas.

La danse, 1909-1910, Henri Matisse (1869-1954), Huile sur toile, 260 × 391 cm, Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage.
« Une femme entre sur scène. Puis une autre. Puis un homme.
La première, un pas de côté, saute, prend la main de la seconde, qui prend la main du troisième. ils sautent. Vous suivez ? Elles sautent toutes deux, harmonieusement puis frénétiquement. Lui les regarde puis se précipite sur le devant de la scène, vous suivez toujours ? Ils se rejoignent au centre, se portent, se serrent, se séparent. La première s’écroule au sol, la seconde aussi, le troisième bondit, un pas de côté, tête rejetée en arrière, se tord, monte sur la pointe des pieds…Ah ! Votre métro arrive, retournez-vous, deux pas en avant, port de tête bien droit, avertissement sonore, les portes se ferment. Vous êtes dans une chorégraphie d’Ohad Naharin pour la journée. »*
*Texte de l’affiche présentant, sur le quai du métro, le nouveau spectacle Decadance du grand chorégraphe israélien Ohad Naharin, à l’Opéra Garnier du 28 septembre au 19 octobre 2018.