Le dit de l’image : un jour, une œuvre, un mot. Comme une éphéméride du sensible,
une image quotidienne assortie d’un mot, d’une phrase ou plus…

Dans un bain de solitude silencieuse choisie,
reprendre le cours interrompu de sa vie d’étude créative,
et s’interroger sur l’angle d’incidence.
Lire dans un livre tout neuf de l’un de ses auteurs préférés :
« (…) comme le fait remarquer le physicien et biologiste Lazzaro Spallanzani, que le phénomène du ricochet intrigua et qui lui consacra en 1765 un petit traité, pour qu’il y ait rebond, il faut que la pierre heurte l’eau non pas parallèlement à sa surface, mais en étant sensiblement inclinée vers celle-ci1, il faut, autrement dit, qu’il y ait un angle d’incidence. »
Et Jean-Christophe Bailly, dans L’imagement2, page 42, poursuit :
« Et ce que l’on peut dire, en prolongeant cette comparaison, c’est qu’il y a aussi, pour la rencontre entre une image et un regardeur, un angle d’incidence, et qu’il est chaque fois différent, et que c’est de la détermination de cet angle que dépend toute interprétation, quels que puissent être par ailleurs les motifs que celle-ci trouve à entrecroiser. »
1 Lazzaro Spallanzani, Lancers et rebonds de pierres sur l’eau, traduit du latin par Marc Milon, suivi de Ricochet, histoire d’un modeste prodige par Cyril Jarton, Paris, Éditions VillaRrose, 2012, p. 65.
2 Jean-Christophe Bailly, L’imagement, Essai, janvier 2020, Éd. du Seuil, Fiction & Cie