Le dit de l’image,
comme une éphéméride du sensible,
une ou des images choisies ou créées
qui appellent des mots, ou l’inverse…

« Marcel Duchamp éprouvait une certaine méfiance à l’égard du langage, considérant que toute œuvre (littéraire ou artistique) pouvait être victime des mots, des commentaires. Pour autant, ce sont eux qui la font vivre et Duchamp, lui, écrit aussi. Lorsqu’en 1957 il est invité à participer à une table ronde organisée dans le cadre de l’exposition qui lui est consacrée au Houston Museum of Fine Arts, il prononce un exposé, appelé « Le processus créatif ». Duchamp développe cette idée que le spectateur, plus que l’artiste, est celui qui fait la postérité de l’œuvre. L’art, dit-il, est un produit à deux pôles, le pôle de celui qui fait l’œuvre et le pôle de celui qui la regarde. Et il donne la même importance à l’un ou à l’autre. Mais au bout du compte, c’est-à-dire pour la postérité, ce sont les regardeurs qui font les tableaux. »
Sally Bonn, Les mots et les œuvres, Fiction & Cie / Seuil, page 38.
*In the Mood for Love © Barbara Sabaté Montoriol, Collage marouflé sur papier de riz : détail de Unknown Movie Star, photographie de l’artiste thaïlandais ML Toy Xoomsai & A Mountainous Landscape with a StreamDate, 1827, Totoya Hokkei (1780–1850), œuvre japonaise de petit format (dit chuban), un Surinomo, c’est-à-dire une luxueuse estampe jouant le rôle de carte de vœux, et imprimée à titre privé, 18.6 × 25.4 cm, conservée à l’Art Institute de Chicago.