Parce qu’ils sont l’image même de la métamorphose et de l’impermanence des choses, documenter la représentation des nuages dans l’art d’hier et d’aujourd’hui, c’est le plaisir de porter aux nues l’imagination inépuisable et la dextérité des artistes pour les figurer.
Deux ou trois images choisies et des mots pour le dire.

Les nuages, ces merveilleuses constructions de l’impalpable comme les nomme Baudelaire dans Le spleen de Paris, l’artiste canadienne Sarah Anne Johnson, dans sa série Arctic Wonderland, les réinvente pour attirer notre attention sur les ravages que produit le réchauffement climatique sur notre environnement naturel.

Avec son pinceau chargé de gouache et d’encre de Chine elle vient déposer poétiquement sur la ligne d’horizon une masse immobile et stable comme pour anéantir la nature éphémère, en perpétuelle transformation des nuées.

Ces nuages que l’on voit surgir et s’effacer avant qu’on n’ait le temps de les décrire, semblent naître de rien et périr sans laisser de trace. Ce caractère fugitif et transitoire des nuages, leur existence d’une brièveté étonnante paraissent illustrer la vitesse de la fuite du temps, et nous renvoient à notre propre finitude.
Seuls les poètes et les artistes ont le pouvoir d’arrêter le temps, de capturer l’insaisissable, d’enfermer ces magies liquides ou aériennes1, comme Laurent Millet dans sa série Les tempestaires ou Chema Madoz avec son nuage en cage.

C’est ici encore Baudelaire 1821-1867) qui nomme les nuages « magies liquides ou aériennes », dans le Salon de 1859.
Vève
Magnifique! Et quels mots pour nous en parler, Béatrice!
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Barbara
Merci Vève,
Barbara 😉
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