Correspondances, hommage au divin poème de Baudelaire, et désir de partager cette joie très particulière de l’instant où surgit l’analogie. Le reflet d’une image que je découvre dans une autre dont je me souviens.
Polysémie du paysage

Deux ombres portées sur la roche, deux points de vue sur l’étendue des eaux, très loin, très proches, comme une incarnation de la polysémie du langage dans le paysage.
Ombre portée, au sens ici de zone soustraite aux rayons lumineux —et la représentation de cette ombre sur un dessin ou une peinture — peut aussi signifier l’obscurcissement ou la pesanteur que fait porter une personne sur une autre.

Point de vue, au sens ici de lieu d’où l’on peut voir une grande étendue, peut aussi signifier la manière qu’a quelqu’un d’envisager, de voir, de juger.


Si différentes, ces deux vues…à première vue.
L’une née d’une image saisie à marée basse sur la côte Est de l’île-aux-Moines un matin d’hiver, mêlée aux nuages peints par John Constable* ;
l’autre peinte par Georges Seurat (1859-1891) pendant ses vacances sur la côte normande à l’été 1885.
Une vue de près, une vue de loin ; l’une d’en bas, l’autre d’en haut ; la première ennuagée, la seconde au ciel limpide ; la vue bretonne en dégradés de gris et d’ocres, celle des eaux de la côte normande en bleu-vert éclatant sous le pinceau de Seurat qui juxtaposait des petites touches de couleurs complémentaires pour créer cet effet lumineux dans ses œuvres.
Et cependant ces deux images résonnent et rebondissent l’une sur l’autre à mes yeux.
*John Constable (1776 – 1837) est un peintre paysagiste britannique du XIXe siècle considéré comme un précurseur de l’impressionnisme.

Nat
Ces correspondances à entrées multiples sont chaque fois une invitation à la réflexion et à l’échange.
Le lien paysage et psychologie humaine est intéressant.
Les deux œuvres se font face. Pourquoi ne les as-tu pas inversées dans leur présentation en binôme ? Pour éviter de refermer le regard sans doute ?
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Barbara
Merci Nat ! J’aime beaucoup ta question qui révèle comme la perception des images peut être plurielle. En effet dans mon esprit les œuvres sont présentées comme dos à dos et non face à face, ce qui permet de rapprocher leurs roches ombrées que je compare.
Une autre raison de ce choix est que ce petit exercice a aussi pour vocation de présenter mon travail 😉
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