Du 1er au 24 décembre, chaque jour un visage .
Comme le soulignait Daniel Arasse,
« le portrait est inévitablement une méditation sur le temps ».
Ce temps de l’avent — du latin adventus : avènement, arrivée du Messie — représente la période qui couvre les quelques semaines précédant Noël.
Que l’on soit croyant ou pas, c’est un moment particulier dans l’attente du solstice d’hiver où le mouvement repart en direction de la lumière.
Une lumière intérieure affleure dans les regards de ces 24 visages choisis dans l’histoire ancienne et contemporaine de la peinture et de la photographie, parce qu’ils m’ont émue, fascinée, captée.

Albumen silver print from glass negative, 36.8 x 29 cm, NY, The MET
Dans la grande rétrospective que lui consacre jusqu’au 28 janvier prochain le Jeu de Paume, Julia Margaret Cameron. Capturer la beauté, je suis happée par ce cliché de l’artiste anglaise.
Plus tard, j’en apprends plus à la page 168 du catalogue de l’exposition :
« De nombreuses photographies de Cameron montrent des héroïnes tragiques auxquelles la tristesse confère une beauté sublime. Le sujet de ce cliché est Beatrice Cenci, une aristocrate italienne du XVIe siècle exécutée pour avoir orchestré l’assassinat de son père violent. La pose, le drapé et l’expression de tristesse du modèle Mary Princep sont inspirés à Cameron par une peinture en vogue en son temps, attribuée alors au peintre italien Guido Reni (1575-1642), […]
[réattribuée par la suite à Ginevra Cantofoli (1618-1672)]. Une critique parue à l’époque admire le rendu délicat obtenu par Cameron de « l’expression délicieusement pensive de la peinture originale », tandis qu’une autre la moque de prétendre photographier une figure historique « d’après nature ». Bien que les peintures illustrant des scènes du passé soient communément admises, de nombreuses critiques s’élèvent contre la représentation photographique de personnages historiques et fictifs. »

« Cette exposition dévoile une centaine de photographies, de ses premières expérimentations aux compositions historiques, littéraires ou allégoriques figuratives […].
Son approche, très personnelle et si décriée en son temps, de la technique photographique, du flou aux erreurs diverses, s’est affirmée comme la marque d’un style précurseur, intégrant de manière novatrice l’imperfection et l’accident. Originale et hors du temps, l’œuvre, réalisée en à peine une décennie, entre 1864 et 1875, représente une des plus belles illustrations du souffle épique des débuts de la photographie. »1

Albumen silver print from glass negative, 36.8 x 29 cm, NY, The MET
À l’entrée de l’exposition, j’ai été frappée par cette citation de Nan Goldin :
« Il n’y a aucune distinction entre mon œuvre et ma vie, et je pense qu’il en était de même pour elle […]. C’est une célébration de l’amour, ce qui pour moi est ce que l’art peut accomplir de plus grand. .»
Et je me dis qu’elle fait partie — avec Virginia Woolf — de celles qui en parlent le mieux, comme en témoigne cette vidéo (aussi sur le site du Metropolitan museum of art) :
La biographie de Julia Margaret Cameron est extrêmement romanesque !
Parmi ses modèles favoris, sa nièce, Julia Jackson donne naissance en 1882 à Adeline Virginia Alexandra devenue célèbre sous le pseudonyme de Virginia Woolf qui, en 1926, retrace le parcours de son ancêtre.

On peut écouter ce texte lu par la jolie voix de Clémence Poésy ici (ou sur le site du Jeu de Paume)
1 Présentation de l’expsosition Julia Margaret Cameron. Capturer la beauté, par le Jeu de Paume,

cassandre montoriol
J’adore ton calendrier de l’avent ! ……………………………………………………… Cassandre Montoriol https://www.instagram.com/cassandre_m/
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Barbara
Merci ma Cassandre ! 😊
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leorvb
Moi aussi !
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Barbara
Merci ma Léo ! 😊
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Geneviève Catta
Émue, fascinée, captée comme vous, Barbara.
Merci pour ce calendrier! Une merveille… 💫✨
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Barbara
Merci beaucoup Geneviève !
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