Du 1er au 24 décembre, chaque jour une, des fenêtres vues par les photographes.
Que l’on soit croyant ou pas, le temps de l’Avent est un moment particulier dans l’attente du solstice d’hiver où le mouvement repart en direction de la lumière.
Ouvrir chaque jour une, des fenêtres vers la lumière : documenter la façon dont les artistes photographes regardent les fenêtres.
Photographie, du grec ancien φῶς, φωτός, phôs, phôtós, lumière et γράφω, gráphô, écrire, littéralement : écrire avec la lumière.

Dans les années 1980, c’est-à-dire au siècle dernier, j’ai eu la chance d’être relié par un câble vidéo à un grand caméraman avec qui j’ai couvert presque toutes les guerres de cette décennie fertile pour une chaîne américaine.
Mon rôle de porteur de magnétoscope, ce qu’était souvent un ingénieur du son à l’époque, me convenait parfaitement. Sondier, en français. Ce mot coquin me faisait penser à une sorte de fourmilier, probablement à cause de la perche qui semblait renifler autour du cadre à la recherche du meilleur son.
Cette position en retrait me permettait de voir toute la scène plutôt que de la découper dans un viseur comme le faisait le caméraman, car mon autre rôle était de garder les deux yeux ouverts quand lui n’en avait qu’un, collé au viseur. Dans les moments intenses, c’était à moi d’avertir mon partenaire d’une évolution qu’il ne pouvait pas voir dans son viseur, mais aussi de nous protéger en anticipant les dangers. Cette position décalée et muette inspire encore certains de mes travaux. C’est ce que j’appelle un pas de côté.
Christophe Planchais1

Née à Ankara en 1976, Ebru Ceylan est à la fois photographe et cinéaste, souvent aux côtés (comme actrice, scénariste…) de son mari Nuri Bilge Ceylan, Palme d’or à Cannes en 2014 pour Winter Sleep. On retrouve d’ailleurs l’esthétique contemplative du cinéma du couple dans les photographies d’Ebru Ceylan. Le soleil, la neige, la terre, les roches y deviennent des éléments dramatiques quand ils s’opposent en forts contrastes, ou poétiques et ouverts lorsqu’ils se fondent l’un dans l’autre avec des horizons infiniment reculés.
Plus rarement aussi, mais avec tout autant de maestria, l’artiste se concentre sur des détails ou des espaces plus restreints : un étendage de linge dans un écrin de verdure baigné de soleil, une femme assise, vue de dos, devant une fenêtre ouverte et un rideau qui se gonfle de vent…2

Est-ce que l’anniversaire de chaque arbre tombe au printemps ?, 2022- Ongoing
Geyujing Shen (née en 1999)
Geyujing Shen est née dans une petite ville du Zhejiang, en Chine, où le climat subtropical favorise la présence omniprésente d’espèces d’arbres persistants.
Ces arbres contribuent à l’économie locale et à l’écologie, mais leur présence passe souvent inaperçue, reflétant l’invisibilité vécue par les femmes en Chine, ainsi que par les personnes queer.
Cette similitude entre le traitement des arbres et le statut des femmes et des queer approfondit l’anxiété de Geyujing concernant l’identité, la visibilité et l’existence.
Arrivée à Londres, Geyujing a cherché à rencontrer des femmes chinoises queer partageant ses expériences. En recueillant leurs récits, elle explore leur état psychologique et leur univers spirituel dans un pays étranger.
(…)
Le projet explore le sens du « chez-soi », le poids de la solitude et les angoisses liées à leur identité.3
1 Lu sur le commentaire de ses photos publiées sur l’Œil de la photographie
2 Extrait d’un article du petit Bulletin de Lyon
3 Lire le détail du projet sur le site de Geyujing Shen.

vagabondageautourdesoi
Très bonne idée ! Une fenêtre sur le monde, c’est déjà s’ouvrir aux autres ! Merci pour tout ce travail !
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Barbara
Merci beaucoup ! 😊
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Geneviève Catta
Merci, chère Barbara, pour la série.
Un régal pour le cœur, les yeux, l’esprit! ✨❣️
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Barbara
Oh merci chère Geneviève ! 😗
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