Du 1er au 24 décembre, chaque jour une, des fenêtres vues par les photographes.

Que l’on soit croyant ou pas, le temps de l’Avent est un moment particulier dans l’attente du solstice d’hiver où le mouvement repart en direction de la lumière.
Ouvrir chaque jour une, des fenêtres vers la lumière : documenter la façon dont les artistes photographes regardent les fenêtres.
Photographie, du grec ancien φῶς, φωτός, phôs, phôtós, lumière et γράφω, gráphô, écrire, littéralement : écrire avec la lumière.

Sarah Moon*, de son vrai nom Marielle Warin, est née à Vernon, en France, en 1941. (…) Elle a commencé sa carrière comme mannequin dans les années 1960 et, depuis 1968, elle travaille comme photographe de mode et réalisatrice.
(..) Ses travaux photographiques ont été publiés dans Vogue, Elle, Harper’s Bazaar, Marie-Claire, Graphis, Life, et de nombreux autres magazines. Elle a réalisé plus de 150 publicités télévisées ainsi qu’un film sur le photographe Henri Cartier-Bresson (1995). (…)

Éthérées et élégantes, les photographies de Sarah Moon sont presque abstraites dans leurs qualités picturales. Texture, surface, vision, croyance, rêve : il est difficile de résumer leur contenu sans évoquer l’évidente ambiance romantique et mélancolique qui s’en dégage.
Sarah Moon, qui s’est fait connaître dans les années 1970, s’éloigne des traditions de la “photographie de mode”, choisissant plutôt d’explorer un univers de sa propre invention, sans compromis.¹

Comme une correspondance au sens baudelairien, une joie très particulière, enfantine et profonde, de l’instant où se dresse le sentiment d’une analogie, le reflet subjectif d’une image que j’ai captée dans une autre dont je me souviens.

Je sors tout de son contexte, je collecte, je réarrange, j’assemble des éléments disparates, mélangeant matériaux et techniques. Je crée mon propre ordre à partir du chaos de l’abondance. Je suis une flâneuse. C’est pourquoi je vis principalement en ville. J’adore étudier les gens, les visages, les gestes, les mouvements. La nature me donne l’horizon. Soyez naïf dans tout ce que vous faites. Les images sont là – écoutez-les.
Miriam Tölke²

Tölke collecte, explore et observe, plaçant ses trouvailles dans un nouveau contexte avec une verve minimaliste frappante.
Ainsi, des images brillantes combinées à des paysages deviennent des portraits étranges et intrigants qui semblent refléter un monde intérieur, créant un paysage spirituel révélateur à la fois de la pensée poétique de l’artiste et de l’air du temps contemporain.
Dans ses œuvres, il y a toujours un élément de calme, de pause, qui déstabilise d’abord, avant de révéler son effet profond et, finalement, d’esquisser un sourire.³

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^* Écoutez ou écoutez à nouveau Sarah Moon chez Laure Adler en 2021 🖤…
et encore Sarah Moon chez Augustin Trapenard 🖤… sur France Inter en 2020

1 Extraits de la Bio de Sarah Moon sur le site de la galerie Peter Fetterman

² Miriam Tölke a étudié la peinture à la Staatlichen Akademie der Bildenden Künste à Stuttgart.
Elle a terminé ses études en 2000 et s’est installée à Berlin. Déjà durant son séjour à Stuttgart, elle avait commencé à collecter des objets abandonnés : magazines, cahiers, catalogues, livres. Du papier jugé inutile par d’autres, mais d’une valeur inestimable pour elle. Une chasse au trésor en milieu urbain qu’elle a poursuivie à Berlin, où elle vit depuis de nombreuses années.

³ Bio de Miriam Tölke sur le site de la Bildhalle Gallery