Du 1er au 24 décembre, chaque jour une, des fenêtres vues par les photographes.
Que l’on soit croyant ou pas, le temps de l’Avent est un moment particulier dans l’attente du solstice d’hiver où le mouvement repart en direction de la lumière.
Ouvrir chaque jour une, des fenêtres vers la lumière : documenter la façon dont les artistes photographes regardent les fenêtres.
Photographie, du grec ancien φῶς, φωτός, phôs, phôtós, lumière et γράφω, gráphô, écrire, littéralement : écrire avec la lumière.
L’art de Dayanita Singh utilise la photographie pour refléter et élargir les façons dont nous interagissons avec les images photographiques.
Son travail récent, issu de son vaste corpus photographique, prend la forme de musées mobiles qui permettent à ses images d’être constamment rééditées, séquencées, archivées et exposées. S’inscrivant dans l’intérêt de Singh pour les archives, ces musées présentent ses photographies comme des ensembles interconnectés, riches en possibilités poétiques et narratives.
L’édition est également une part importante de sa pratique artistique : dans ses livres, souvent réalisés en collaboration avec Gerhard Steidl, elle explore des formes alternatives de production et de visualisation des photographies.
L’innovation la plus récente de Singh est le « livre-objet », une œuvre à la fois livre, objet d’art, exposition et catalogue. Cette approche, issue de son intérêt pour les possibilités poétiques et narratives du séquençage et du remaniement, permet à Singh de créer une séquence photographique tout en la perturbant simultanément.
Lorsqu’au XXIe siècle, quelqu’un décrit des photographies comme étant « picturales », cela peut être interprété comme une critique ou une référence ironique, puisqu’on supposait que la photographie remplacerait la peinture en tant que médium artistique dominant au siècle précédent.
Cependant, les photographies de l’artiste berlinoise Anna Lehmann-Brauns parviennent à traduire le pictural dans un langage photographique contemporain sans aucune ironie.
Qu’elle photographie le Bosphore depuis la fenêtre d’un ferry à Istanbul, des intérieurs de pubs berlinois, des clubs gays à San Francisco, des vitrines poussiéreuses de brocanteurs à Charlottenburg ou des maquettes de pièces qu’elle construit elle-même, ses images développent toujours une atmosphère énigmatique et magique qui attire le spectateur et évoque souvent des associations avec des peintures célèbres.
Tandis que la nostalgie et la mélancolie imprègnent de nombreuses images, d’autres prises de vue d’intérieurs aux couleurs vives dégagent une élégance froide et maîtrisée.
Le titre du livre, Stages, fait référence aux scènes, à la fois au sens littéral et figuré, comme des scènes imaginaires pour les événements du quotidien, tout en évoquant également des phases.
Entre 1977 et 1990, je débute la photographie dans l’appartement familial, je fais des expériences, je commence aussi à travailler avec des acteurs et des actrices qui se prêtent au jeu et posent pour moi. C’est la continuité des jeunes filles. On quitte l’appartement en 1990, je le photographie sous tous ses angles. J’en fais un livre aux éditions Revelatoer en 2021.
Fragments de sens 