Le dit de l’image,
comme une éphéméride du sensible,
une ou des images choisies ou créées
qui appellent des mots, ou l’inverse…
Image Tales,
a diary of the senses,
where images give rise to words — or words to images
Et si Icare était une femme ?

Captivée par ce fantastique collage de l’artiste israélienne Ronit Porat1 – que l’on peut voir dans l’exposition Time Capsule de la galerie L’space à New York, je pense au mythe d’Icare et me demande si d’autres artistes ont imaginé la représentation d’un Icare au fémnin.

À la fin du XIXe siècle, le sculpteur Auguste Rodin s’y est essayé dans cette œuvre L’Illusion, sœur d’Icare, appelée aussi L’Illusion, fille d’Icare ou Icaresse.
Plus près de nous, l’artiste Laure Prouvost, pour sa carte blanche au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), à Marseille, jusqu’au 28 septembre, réinvente le mythe d’Icare à Marseille.

La sculpture Icare, Us, Elle est une girouette en cuivre qui représente une femme à six bras tenant un soleil ou un œil en verre, et dont les jambes pointent vers le ciel : « Elle tombe et elle flotte à la fois », explique Laure Prouvost.
À l’origine de sa création est le tableau La Chute d’Icare de Pieter Brueghel l’Ancien (c. 1558), exposé aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles, où l’on distingue Icare qui tombe dans la mer. Seules ses jambes, pointées vers le ciel, apparaissent.

« J’ai souhaité raconter tout ce qu’il se passe dans l’eau après la chute et qu’on ne voit pas dans la peinture », explique l’artiste. Elle voulait qu’Icare soit un personnage féminin pour « repositionner la femme comme une héroïne » tout en poursuivant la métaphore mythique. « Est-ce qu’on est allé∙e∙s trop près du soleil ? Est-ce qu’on a trop consommé ? Est-ce qu’on peut réapprendre à vivre avec les éléments ? », se demande-t-elle.2
Barbara, le matin, avril 2025
1 À travers ses collages et installations, Ronit Porat explore l’Allemagne de l’entre-deux-guerres, une époque de grands bouleversements et de profondes mutations sociales. Elle utilise des matériaux d’archives — photos, cartes postales, magazines — qu’elle assemble pour raconter des histoires où se mêlent mémoire personnelle et Histoire collective.
Son travail s’inspire notamment de Berlin à l’époque de la République de Weimar, où le corps féminin devient un objet central dans la publicité et la photographie. Elle interroge les liens entre pouvoir, regard, et image.
2 Extraits de l’article Laure Prouvost réinvente le mythe d’Icare à Marseille par Leïla Beratto.


Clément Alfonsi
Un très bel article, merci.
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Barbara
Merci.
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