C’EST MOI QUI SOULIGNE
Clin d’œil au merveilleux roman de Nina Berberova, un titre qui parle de lui-même.
Quand lis, je souligne…une phrase pour l’idée qu’elle porte et qui me transporte, parfois juste une expression pour sa pertinence, un mot pour son chatoiement.
Le plaisir de partager mon enthousiasme pour un livre et d’accompagner ce florilège d’images qui me semblent seyantes.
C’EST MOI QUI SOULIGNE /
L’immobilité battante – Pierre Tal Coat / Entretiens avec Jean-Pascal Léger
Photographies de Michel Dieuzaide
Édité par L’Atelier contemporain
Extraits des pages 52, 58 et 61
« (…) finalement le monde que nous percevons n’est qu’un
fantôme d’un monde qui existe d’autre entité.
Et c’est après celui-là qu’on court.
Mais ce monde-là, c’est encore nous-mêmes
Mais la peinture…
La peinture, c’est de tâcher d’exprimer cela. La littérature aussi.»

Scaling insanely, 2013, Maanantai Collective, Pigment print, 24 X 31 cm
« À la nuit tombante, c’est une autre vision. D’abord, il y a aussi le sens du silence, du chuchotement en silence, à la nuit. Et des points essentiels qui surgissent à la nuit. Poussin le faisait aussi d’ailleurs. Il regardait ses toiles à la nuit, pour voir les éléments importants qui surgissent – qui surgissent sans sortir de la toile bien entendu -, qui sont en place mais qui surgissent. Comme dans une nuit un pignon blanc surgit, ou quelque chose de blanc surgit, ou un tronc… Parce que c’est le blanc, la lumière. Ce n’est pas le jaune. On voudrait nous faire croire que c’est le jaune, ce n’est pas vrai, le jaune va vers la nuit. Et le rouge, c’est la nuit déjà.»

L’Institution de l’Eucharistie, 1640, Nicolas Poussin (1594-1665), huile sur toile, 250 x 325 cm, Paris, musée du Louvre
« Oui, pour moi, l’essentiel dans la peinture, c’est le fond. Pas la préparation des fonds mais cet humus. C’est le soubassement…, la possible naissance de tout déjà. Ce n’est pas de l’inertie en dessous, ça commence. C’est un lieu inhabité encore des choses, qui n’est pas objectivé, mais qui a sa vie propre.»

Les arbres bleus, 1888, Paul Gauguin, huile sur toile de jute, 73 x 92 cm, Copenhague, Ordrupgaard museum
En savoir plus sur le collectif d’artistes finlandais Maanantai, ici
L’Institution de l’Eucharistie de Nicolas Poussin a été commandée en par Louis XIII pour la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye
On peut admirer Les arbres bleus de Gauguin dans l’exposition Le jardin secret des Hansen, La collection Ordrupgaard au musée Jacquemart-André jusqu’au 22 janvier