Le dit de l’image : un jour, une œuvre, un mot.
Comme une éphéméride du sensible,
une image quotidienne assortie d’un mot, d’une phrase, ou pas

Le Pays d’Athos de Michael Golz (né en 1957)
« C’est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l’envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon. Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même ».
Nicolas Bouvier, L’usage du monde (1963), incipit, Gallimard, p. 82
Plus sur Le pays d’Athos de Michael Golz, ici
On peut voir un partie de son immense carte et ses dessins à la Galerie éphémère de la Fabuloserie, 45 rue Jacob, jusqu’au 11 janvier 2018
On peut lire L’usage du Monde
ainsi que les autres œuvres de Nicolas Bouvier
dans la collection Quarto Gallimard.