Le dit de l’image : un jour, une œuvre, un mot.
Comme une éphéméride du sensible,
une image quotidienne assortie d’un mot, d’une phrase…ou pas.

La marchande d’amours, 1763, Joseph-Marie Vien (1716-1809), huile sur toile, 140 x 117 cm, Fontainebleau, musée national du château.
Anacréontique, adj.
Qui pour le fond, la forme ou le goût s’apparente aux odes d’Anacréon
(poète grec de la seconde moitié du VIe siècle av. J.-C. )
− LITT. Qui chante avec grâce et légèreté toutes sortes de voluptés
− VERSIF. Vers anacréontiques, vers de trois pieds et demi.
− P. ext. Qui est d’un érotisme gracieux et léger
On peut lire dans un article de l’excellent Blog « Lunettes rouges » des extraits de l’analyse de Diderot (dans le Livret du Salon de 1763) à propos de La marchande d’amours ou (…) « marchande à la toilette de Joseph-Marie Vien (le seul peintre enterré au Panthéon…). Diderot décrit la scène, son agencement, les trois personnages, la marchande esclave un peu basanée aux grands yeux noirs de coquine, la suivante curieuse, la maîtresse réservée, d’une antique noblesse : une petite ode anacréontique. (…) Le petit amour que la marchande tient par les ailes « a la main droite appuyée au pli de son bras gauche qui, en se relevant, indique d’une manière très significative la mesure du plaisir qu’il promet », et, en écho, la suivante « d’un bras qui pend nonchalamment, va de distraction ou d’instinct relever avec l’extrémité de ses jolis doigts le bord de sa tunique à l’endroit… « En vérité, les critiques sont de sottes gens ! » (…)