Le dit de l’image : un jour, une œuvre, un mot. Comme une éphéméride du sensible,
une image quotidienne assortie d’un mot, d’une phrase…ou pas.
« Cette œuvre, encore à l’état d’ébauche, est l’une des plus énigmatique de ce grand peintre, sculpteur, architecte, ingénieur et philosophe toscan. En effet, nous ne savons pas qui a commandé cette œuvre ni ce à quoi elle était destinée. » (1)

Saint Jérôme, ou Jérôme de Stridon (347-420), un des quatre grands docteurs de l’Église latine – chargé par le pape saint Damase de la traduction latine de la Bible d’après l’original hébreu et la version grecque des Septante – est souvent représenté avec un lion. C’est Jacques de Voragine (le chroniqueur italien du XIIIe siècle) qui relate cet épisode dans sa Légende dorée. Et bien qu’une erreur de traduction ait confondu l’histoire de Saint Jérôme avec celle de Saint Gérasime, au nom très proche, ermite du Ve siècle en Palestine, l’épisode du Lion est irrésistible.
La légende dorée raconte ainsi que, se promenant dans le désert, Saint Jérôme se retrouve en face d’un lion qui, au lieu de l’attaquer, se lèche la patte d’un air malheureux. Saint Jérôme, plein de pitié, retire l’épine qui le blessait. Accompagné du lion reconnaissant, il rejoint son monastère où le fauve jette d’abord l’effroi et la crainte. Mais devant sa douceur et son affection pour le saint, les moines se prennent d’amitié pour le lion et le chargent de garder l’âne du monastère. Mais un jour, le lion revient seul car des bédouins avaient enlevé l’âne. Accusé de l’avoir mangé, le lion subit avec patience et humilité la pénitence qui lui fut infligée. Plus tard, il retrouva les voleurs, les mit en fuite puis ramena l’âne au monastère…
(1) Musei Vaticani, Leonardo da Vinci
On peut voir ce Saint Jérôme dans l’exposition Léonard de Vinci au musée du Louvre jusqu’au 24 février 2020