« Noli me tangere » #6

Noli me tangere, Ne me touche pas !,
une chronique éphémère, le temps du confinement, un exutoire en images,
chaque matin renouvelé jusqu’au seuil des jours qui verront nos mains toucher et être touchées.

Noli me tangere*, une formule qui resurgit du fond des âges et d’un texte sacré1.
Ne me touche pas !, ces mots résonnent, rebondissent comme un écho sous la voûte de nos esprits tourmentés d’une façon si saisissante aujourd’hui !

Noli me tangere, vers 1618, Battistello Caracciolo (1578-1635), Prato, Museo di Palazzo Pretorio

« Les grands artistes ont prêté une attention extrême à l’étude des mains. Ils en ont senti la vertu puissante, eux qui, mieux que les autres hommes, vivent par elles. (…)
Pourquoi l’organe muet et aveugle nous parle-t-il avec tant de force persuasive ?
C’est qu’il est un des plus originaux, un des plus différenciés, comme les formes supérieures de la vie. Articulé sur des charnières délicates, le poignet a pour armature un grand nombre d’osselets. Cinq rameaux osseux, avec leur système de nerfs et de ligaments, cheminent sous la peau, puis se dégagent comme d’un jet pour donner cinq doigts séparés, dont chacun, articulé sur trois jointures, a son attitude propre et son esprit. Une plaine bombée parcourue de veines et d’artères, arrondie sur les bords, unit au poignet les doigts dont elle recouvre la structure cachée. Son revers est un réceptacle. »

Henri Focillon ( 1841-1943), Vie des formes, éd. puf, coll. Quadrige, 2013, pp. 102 et 103.


1 Le chapitre XX de l’Évangile de Jean, versets 11 à 18.

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