Noli me tangere, Ne me touche pas !,
une chronique éphémère, le temps du confinement, un exutoire en images,
chaque matin renouvelé jusqu’au seuil des jours qui verront nos mains toucher et être touchées.
Noli me tangere*, une formule qui resurgit du fond des âges et d’un texte sacré1.
Ne me touche pas !, ces mots résonnent, rebondissent comme un écho sous la voûte de nos esprits tourmentés d’une façon si saisissante aujourd’hui !

« Ce qui me touche, là, n’est pas ce qui s’offre au regard immédiatement.
Ceux qui me touchent, là, sont perchés sur les branches d’un grenadier,
leurs frêles silhouettes se détachent sur le fond d’or du jardin clos :
une mésange charbonnière fait le guet pendant qu’un chardonneret élégant
embrasse la scène du regard, sa petite tête aux plumes corail
comme un écho à la teinte veloutée des étoffes plissées. »
Barbara, l’après-midi, avril 2020

1 Le chapitre XX de l’Évangile de Jean. versets 11 à 18.
Plus sur le Retable des Dominicains de Martin Schongauer, ici
et sur sa restauration achevée en 2014, en suivant ce lien.