Noli me tangere, Ne me touche pas !,
une chronique éphémère, le temps du confinement, un exutoire en images,
chaque matin renouvelé jusqu’au seuil des jours qui verront nos mains toucher et être touchées.
Noli me tangere*, une formule qui resurgit du fond des âges et d’un texte sacré1.
Ne me touche pas !, ces mots résonnent, rebondissent comme un écho sous la voûte de nos esprits tourmentés d’une façon si saisissante aujourd’hui !

Quand les touches de couleurs complémentaires redoublent les mots induits.
Ici, le bleu de la tunique du Christ, mélange de Lapis-lazuli et d’Indigo
et l’orangé de minium du manteau de Marie-Madeleine.
« Nous désignons par le nom de complémentaires deux couleurs pigmentaires dont le mélange donne un gris-noir de ton neutre. (…)
Deux couleurs complémentaires forment un mélange curieux. Elles sont opposées, mais exigent une présence réciproque. Leur rapprochement avive leur luminosité, mais leur mélange les détruits et produit du gris – comme l’eau et le feu. Il n’y a jamais qu’une seule couleur qui soit complémentaire de l’autre. »
Johannes Itten (1888—1967), Art de la Couleur, Dessain et Tolra, Éd. abrégée, page 49

1 Le chapitre XX de l’Évangile de Jean. versets 11 à 18.
On peut lire la bibliographie de Laurent de La Hyre, peintre et graveur français du XVIIᵉ siècle, sur le très complet blog Rivage de Bohème ;
et consulter en bibliothèque, le livre que lui a consacré Pierre Rosenberg, publié chez Skira en 1989