« Noli me tangere » #11

Noli me tangere, Ne me touche pas !,
une chronique éphémère, le temps du confinement, un exutoire en images,
chaque matin — parfois le soir — renouvelé jusqu’au seuil des jours qui verront nos mains toucher et être touchées.

Noli me tangere*, une formule qui resurgit du fond des âges et d’un texte sacré1.
Ne me touche pas !, ces mots résonnent, rebondissent comme un écho sous la voûte de nos esprits tourmentés d’une façon si saisissante aujourd’hui !

Noli me tangere, vers 1368-70, attribué à Jacopo di Cione (1325-1390), tempera à l’œuf sur bois, 56 x 38,2 cm, Londres, The National Gallery

Le Christ est plus grand qu’une montagne et les arbres à ses pieds ne sont que brindilles. Les proportions de cette œuvre du Trecento me transportent dans un monde étrange. Celui du songe qui me surprend à esquisser le geste des mains de Marie-Madeleine.
Je me souviens alors que ces peintures étaient vues par les hommes du XIVe siècle dans la lumière des cierges dont les reflets mouvants animaient la scène sur le fond d’or.

D’où vint sous le pinceau de Jacopo di Cione l’idée de ce rose poudré de la tunique de Jésus et jusqu’à ses joues pâles ?
Je lis dans la présentation de la thèse d’une jeune doctorante de l’INHA* dont
le sujet est : « L’utilisation de la couleur dans la peinture florentine du Trecento »
,
que l’on « ne compte pas moins de 148 formes de nom de rouge différentes » dans la langue toscane qui s’impose à la fin du XIIIe siècle et au XIVe siècle. Dante et Boccacce écrivent en toscan, la Légende dorée est traduite, de nombreuses chroniques et documents officiels sont rédigés dans cette langue.


1 Le chapitre XX de l’Évangile de Jean. versets 11 à 18.

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