Le dit de l’image #451

Le dit de l’image,
comme une éphéméride du sensible,
une ou des images choisies ou créées
qui appellent des mots, ou l’inverse…

451e Dit de l’image et premier post de l’année 2021 que je vous souhaite lumineuse et douce, vous qui me lisez, vous qui donnez du sens à mon travail et que je remercie chaleureusement !

Vue d’Alkmaar (vers 1670-1675), Jacob van Ruisdael (1628-1682), huile sur toile, 44.5 x 43.5 cm, Boston, Museum of Fine Arts

«  S’il y a une constante dans la manière que j’ai de réagir aux accidents de l’ombre et de la lumière qui se distribuent avec caprice tout au long de l’écoulement d’une journée, c’est bien le sentiment de joie et chaleur, et, davantage encore peut-être, de promesse confuse d’une autre joie encore à venir, qui ne se sépare jamais pour moi de ce que j’appelle, ne trouvant pas d’expression meilleure,  l’embellie tardive — l’embellie, par exemple, des longues journées de pluie qui laissent filtrer dans le soir avancé, sous le couvercle enfin soulevé des nuages, un rayon jaune qui semble miraculeux de limpidité — l’embellie mouillée et nordique de certains ciels de Ruysdaël — l’embellie crépusculaire au ras de l’horizon, plus lumineuse, plus chaude, que je vais revoir quelque fois au Louvre dans un petit tableau de Titien qui me captive : La Vierge au lapin. » 

Julien Gracq, Les eaux étroites, 1976, Éd. José Corti, pages 57-58

La Vierge et l’Enfant avec sainte Catherine dit La Vierge au lapin, Vecellio Tiziano, dit Titien (vers 1489-1576),
huile sur toile, 71 x 87 cm, Paris, musée du Louvre

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