Le dit de l’image,
comme une éphéméride du sensible,
une ou des images choisies ou créées
qui appellent des mots, ou l’inverse…

« Il ne se crée point de visible sans distance », disait Poussin, et la distance n’est ici que l’autre nom du seuil.(…)
(…) toutes les images ne sont pas égales entre elles : il en est qui ne font rien ou presque rien, qui basculent aussitôt dans l’oubli, et d’autres qui, au contraire, se dérobent longuement, suspendent leur sens, reviennent, obsèdent, deviennent inoubliables. Par quels chemins et selon quels modes les images accèdent-elles à l’inoubliable, c’est-à-dire rendent leur seuil infini ? Il n’y a pas de lois, pas de règles puisque les images n’existent que regardées et que chaque regard est celui d’un sujet singulier inséré dans une culture et une façon de voir, puisque aucun individu ne verra strictement la même chose.**

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*Deer dream Bruges © Barbara Sabaté Montoriol, Collage, série Deer dream, impression jet d’encre sur papier de riz : détail de Portrait d’une jeune-fille, une huile sur panneau de bois de 29 x 22,56 cm, du peintre flamand Petrus Christus (mort en 1475 ou 1476 à Bruges), vers 1470, conservée à Berlin, à la Gemäldegalerie — que l’on peut voir à Amsterdam, dans l’exposition Remember me au Rijksmuseum , jusqu’au 16 janvier 2022 ; détail détourné d’une photographie de Frederik Vercruysse, Window With Shutters 18, 14×30, 2021 — que l’on peut voir à Bruxelles, à la galerie Spazio Nobile, jusqu’au 14 novembre 2021 & détail de Roe Deer, une photographie de Harry Benson (né en 1929).

** Jean-Christophe Bailly, L’Imagement, 2020, Fiction & Cie / Seuil, pp. 33 et 34