C’est moi qui souligne,
clin d’œil au merveilleux roman de Nina Berberova, un titre qui parle de lui-même.
Quand je lis, je souligne…une phrase pour l’idée qu’elle porte et qui me transporte, parfois juste une expression pour sa pertinence, un mot pour son chatoiement.
Le plaisir de partager mon enthousiasme pour un livre et de proposer des images aux côtés de ces mots choisis.
« En rédigeant L’Année de la pensée magique, juste après la mort de son mari (et pendant la maladie qui devait emporter sa fille unique, Quintana), Joan Didion s’est attaquée frontalement au deuil avec un courage et une obstination inouïs. Vendu à des centaines de milliers d’exemplaires aux Etats-Unis, récompensé par le National Book Award (la plus prisée des distinctions littéraires américaines), ce livre est une exploration minutieuse, presque maniaque et tout à fait saisissante, du monde parallèle où vivent ceux qui ont perdu un proche.»1
« L’Année de la pensée magique » (The Year of Magical Thinking), de Joan Didion, traduit de l’anglais par Pierre Demarty, paru en 2007 chez Grasset, 282 p. et en Poche 288 p.
Dimanche dernier, ma sœur m’a prêté ce livre : Tu verras, ce n’est pas très gai, mais c’est vraiment un livre fantastique ! J’ai commencé à le lire dès mon retour et l’ai fini dans mon lit lundi matin. Il m’a intensément bouleversée. Son architecture me fascine avec ces pensées et ces phrases qui reviennent sans cesse dans le récit comme lorsque l’on fait patiemment un ourlet et que l’aiguille pique en arrière pour mieux avancer.
« Les survivants regardent en arrière et aperçoivent des présages,
des messages qu’ils n’ont pas su voir.
(…) Ils vivent à travers les symboles.»
« un air particulier (…) d’extrême vulnérabilité, une nudité, une béance »
Miriam Tölke (collagiste allemande née en 1977), Foundling, 2021, 35.5 x 26 cm, Collage, (Original), Unique piece.
« Confrontés à un désastre soudain, nous nous étonnons tous de la banalité des circonstances dans lesquelles l’impensable se produit »
«Il y avait là quelque chose qui me paraissait crucial, mais je ne savais pas quoi — jusqu’à ce que…»
« Née en 1934 à Sacramento, en Californie, Joan Didion entre très jeune comme rédactrice au magazine Vogue, puis devient l’une des meilleures chroniqueuses de la scène politique et culturelle américaine. Ses nombreux romans et essais lui ont valu la reconnaissance unanime de la critique. Véritable icône, elle est considérée comme une muse et un auteur culte Outre-Atlantique. Elle est à l’origine, avec d’autres auteurs tels que Tom Wolfe et Truman Capote du « Nouveau Journalisme » ou « non fiction », un mouvement qui réduit la distance entre journalisme et littérature jusqu’à les confondre.»
Julie Vasa, sur son blog littéraire L’apostrophée
Après avoir lu L’année de la pensée magique, j’ai regardé sur Netflix le très beau film Le Centre ne tiendra pas réalisé par le neveu de Joan et John, Griffin Dunne, suivant le conseil de Julie Vasa qui exprime bien ce que j’ai ressenti en écrivant que « ce film est à la fois sublime et bouleversant. D’abord parce qu’après l’avoir lue et avoir chaviré sur ses mots, on y découvre Joan Didion âgée et extrêmement vulnérable au point d’en être véritablement saisi.»
Joan Didion: The Center Will Not Hold | Official Trailer [HD] | Netflix
1 Raphaëlle Rérolle, Le Monde le 13 septembre 2007
Photo en tête d’article : Joan Didion en 1975 (Jerry Bauer/Opale)
Photo en pied d’article : Portrait of Joan Didion by Mary Lloyd Estrin, 1977
fragments de sens 
cassandre montoriol
En relisant ton texte à l’instant, oui moi aussi j’ai été secouée (c’est le mot) par l’apparence de Joan Didion, en femme âgée avec son corps si frêle et frémissant .. Une image qui me reste en tête. Encore.
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Barbara
Oui ! Une toute petite personne diaphane, dévorée par la maigreur, mais son âme d’écrivain, elle, demeure, immarcescible !
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leorvb
C’est passionnant. Les extraits de textes et le choix des images aussi… J’ai envie de lire le livre, tu me le prêtera ?
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Barbara
Oui 😉 Merci ma Léo !
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Vève
Post magnifique,
Admirable association extraits/œuvres d’art.
Cet ouvrage de Didion m’a toujours été très proche.
Merci!
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Barbara
Merci Vève !
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