Le dit de l’image : un jour, une œuvre, un mot. Comme une éphéméride du sensible,
une image quotidienne assortie d’un mot, d’une phrase…ou pas.

« Une journée de fin de printemps sous un soleil déjà cuisant. Dans un jardin au sud. Les jambes allongées, dans un transat, un livre entre les mains. L’ombre du mûrier platane est fraîche, il ne manque rien. Anna ne quitte pas des yeux le comte Vronski. Moi non plus. Je reste sourde aux supplications. Aller préparer le déjeuner alors que Lévine et Kitty viennent d’entamer une valse ?
Pas question ! L’air dépité, puis résigné, les enfants cessent leur ronde autour de moi. Ils renoncent. Soudain, grelottant avec délice dans une bourrasque de neige sur la perspective Nevski, je réalise qu’on n’y voit plus rien. Le jour décline. Il faut bien s’interrompre pour préparer le dîner cette fois. Allez hop, un frichti avec les restes de la veille et puis tiens…des chips. Les enfants battent des mains et leur nombre ne cesse de croître. Quand enfin je retrouve Léon, la nuit est tout à fait noire dans la gare de Moscou, Anna n’est plus là et je sanglote, comblée. »
MBL, 2019, RÊVE D’IL Y A TRÈS LONGTEMPS, ANNA ET MOI
leorvb
On a envie d’en lire plus !
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