« Noli me tangere » #2

Noli me tangere, Ne me touche pas !,
une chronique éphémère, le temps du confinement, un exutoire en images,
chaque matin renouvelé jusqu’au seuil des jours qui verront nos mains toucher et être touchées.

Noli me tangere*, une formule qui resurgit du fond des âges et d’un texte sacré1.
Ne me touche pas !, ces mots résonnent, rebondissent comme un écho sous la voûte de nos esprits tourmentés d’une façon si saisissante aujourd’hui !

Noli me tangere (1561), Agnolo Bronzino (1503-1572), huile sur bois, 291 × 195 cm, Paris, musée du Louvre

« Ne me touche pas (noli me tangere) dit le Christ ressuscité à Marie-Madeleine, quand celle-ci le découvre au tombeau  (Jn 20,13-18). 
En mettant l’accent sur le toucher, la traduction latine puis moderne induit nécessairement un recours aux mains des personnages.
C’est avec la main que l’on touche, et c’est la main que tout d’abord on touche. Dans de nombreuses cultures, et en tout cas dans celle des peintres de l’Occident moderne, toucher la main forme le toucher minimum, celui qui n’engage aucune intimité mais qui signale une disposition pacifique, voire bienveillante (« touchez là ! » disait-on en français classique pour conclure un accord ou pour terminer un différend). »

Jean-Luc Nancy, philosophe. Extrait de Noli me tangere, Bayard éditions, 2003.*


1 Le chapitre XX de l’Évangile de Jean, versets 11 à 18.

* Analyse du philosophe Jean-Luc Nancy pour La Croix : Comment représenter le «Noli me tangere» ?

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