Le détail de Marie et Élizabeth est extrait de la Visitation, elle-même un des panneaux d’un polyptyque du milieu du XVe siècle, de l’Atelier de Rogier van der Weyden (1399-1464), détrempe et huile sur bois, 151,8 X 274,3 X 44,5 cm. Cette œuvre est conservé au Metropolitan Museum of Art.

Dans le Nouveau Testament, la Visitation est la visite de Marie à sa cousine Élisabeth peu après qu’elle a accepté de donner naissance à Jésus. Inspirée par l’Esprit saint, Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste alors qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant, reconnaît en Marie « la mère de son Seigneur ».
Leur mains croisées sur leur ventre, un geste tendre « jette un pont entre (…) deux histoires comme l’évangéliste Luc : « en ces deux enfants, (…) l’œuvre d’un même Dieu au sein d’un même peuple, celui de l’ancienne Alliance appelé à accueillir une nouvelle fécondité. »
« Élizabeth (…) la tête voilée d’une guimpe est la figure de ce peuple vieillissant dans l’attente d’une révélation nouvelle de Dieu. Elle est aussi la figure d’une humanité qui a perdu sa beauté originelle. Marie, jeune, (…) sa longue chevelure dévoilée, incarne le peuple biblique et l’humanité rétablis dans leur beauté telle que Dieu l’a voulue et que le Christ rétablit et sauve. » (1)
« L’auteur de ce panneau, le primitif flamand Rogier Van der Weyden (1399–1464) est un contemporain de Jan Van Eyck. Peintre de l’intériorité, d’un grand réalisme, c’est un mystique qui cherche à saisir la psychologie de ses personnages, qu’il représente généralement actifs. Van der Weyden instaure une fluidité et une émotion nouvelle dans l’art du XVe siècle, qui font même de lui un peintre admiré des italiens ».*
(1) Extraits du texte de Venceslas Deblock (prêtre à Cambrai, formé en histoire de l’art à l’École du Louvre) lu par Agnès Pelletier dans un diaporama commentant La Visitation (anonyme allemand – XVe siècle) du Musée des Beaux-Arts de Lyon, sur le site du magazine La Croix en 2018.
*Lire la suite de Rogier Van der Weyden en 2 minutes sur le site du Magazine Beaux-Arts