Le dit de l’Avent, focus sur un détail de la Nativité…
Chaque jour de l’Avent donc, un regard ludique et didactique sur l’un des thèmes les plus évoqués dans la peinture occidentale depuis le IIIe siècle. L’œuvre d’où est extrait le détail est à découvrir… demain 😉

Dans l’iconographie de la Nativité, Joseph — c’est encore de lui qu’il s’agit ici — est le plus souvent représenté comme un vieil homme barbu. Est-ce pour écarter absolument l’idée que Joseph puisse être le père naturel de Jésus ? Ou serait-ce parce que, symboliquement, l’image de l’homme d’âge mûr serait un archétype de représentation de la sagesse ?
Quoi qu’il en soit, ce Joseph priant, drapé de son ample manteau garance, est un homme jeune et imberbe. Il est possible que cela soit le donateur du tableau qui ait posé comme condition d’être représenté sous les traits de Joseph. Mais aucune preuve ne vient à l’appui de cette éventualité.
Si l’on observe des représentations du mariage de la Vierge avec Joseph, en particulier celles du Pérugin et celle de Raphaël, on voit que le premier le représente âgé et le second jeune.


Quel était réellement l’âge de Joseph le juste à l’heure de la naissance de Jésus ?
Dominique Ponnau*, nous dit qu’une façon très heureuse d’entrer dans la vérité est l’approche poétique.
Les représentations diverses, sans permettre qu’on entre dans le secret de ce que fut vraiment saint Joseph, s’en approchent comme des oiseaux qui tournent autour de ce qu’ils cherchent.
À gauche, Le mariage de la Vierge, Le Pérugin (1501-1504). Détrempe sur bois, 234 x 186 cm, conservée au musée des Beaux Arts de Caen
À droite, Le mariage de la Vierge, Raphaël (1483-1520). Huile sur panneau, 170 x 117 cm, conservée à Milan, à la Pinacothèque de Brera
*Dominique Ponnau, historien de l’art, conservateur général du patrimoine honoraire, directeur honoraire de l’École du Louvre, né le 24 juin 1937 à Vannes, est l’auteur de Saint Joseph ou la vérité du songe (Éditions Artège)