Le dit de l’Avent, focus sur un détail de la Nativité…
Chaque jour de l’Avent donc, un regard ludique et didactique sur l’un des thèmes les plus évoqués dans la peinture occidentale depuis le IIIe siècle. L’œuvre d’où est extrait le détail est à découvrir… demain 😉

À de rares exceptions près, il faudra attendre la Renaissance avant d’avoir une représentation figurée systématique des nuages dans la peinture occidentale. Loin d’être des objets de représentation réaliste, ils servaient de véhicule transportant les corps divinisés vers le haut ou inversement les corps célestes vers le bas comme ces deux anges.
Mais que font-ils donc, agenouillés sur leur tapis volant tissé de nuages ?
L’ange à la robe framboise, la tête penchée vers son compagnon, semble le prier de lire à voix haute le phylactère1 qu’il tient dans ses mains. L’ange à la robe de miel, la mine grave, est concentré dans la consultation de son document.
J’imagine qu’il pourrait s’agir de la part des anges, une liste des tâches dévolues aux anges dans le Nouveau Testament en prévision de la naissance du Christ. C’est que les anges ont un travail fou dans l’avènement de cette histoire !
– Voyons voir, l’annonce de Gabriel à Marie, c’est fait, l’appel à Joseph pour qu’il ne craigne pas de prendre chez lui Marie, c’est coché, l’annonce aux bergers de se rendre à Bethléem pour y trouver un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire, c’est tout bon, énonce le sérieux à la robe de miel.
– On a plus qu’à attendre l’arrivée des renforts, la troupe céleste innombrable pour reprendre en cœur l’acclamation prévue par l’Évangile de Luc2, alors, l’interrompt son compagnon en joignant les mains.
– Oui, oui, mais l’affaire ne sera pas bouclée, il faudra encore apparaître en songe à Joseph pour qu’il se rende d’abord en Égypte. La consigne est précise : ils devront rester là-bas, avec l’enfant et sa mère, jusqu’à ce qu’on l’avertisse, avant de revenir au pays d’Israël pour habiter dans une ville appelée Nazareth.
1 / Phylactère, subst. masc.
− HIST. DE L’ART. Banderole, aux extrémités enroulées, portant les paroles prononcées par un personnage ou la légende du sujet représenté, surtout utilisée par les artistes du Moyen Âge et de la Renaissance.
2/ La Nativité dans l’évangile de Luc
En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Lc 2, 1-18