Le dit de l’image,
comme une éphéméride du sensible,
une ou des images choisies ou créées
qui appellent des mots, ou l’inverse…

Et si Sofonisba Anguissola avait été appelée dans la Cité interdite à la cour de l’empereur Ming Jiajing au lieu de celle du roi Philippe II d’Espagne, aurait-elle peint des paysages de montagnes et d’eau, Shanshui (山水)**, au lieu de portraits d’aristocrates espagnols ?

Cette grande artiste, bien que femme et noble, est devenue un peintre reconnu de la fin du XVIe siècle et a admirablement réussi dans un domaine jusqu’alors réservé aux hommes. Portraitiste de grand talent, elle ouvrit la voie à d’autres femmes peintres, comme Artemisia Gentileschi, qui, comme elle, fut oubliée parce qu’elle était femme, et redécouverte parce qu’elle était femme.***

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*Deer dream Shanshui © Barbara Sabaté Montoriol, Collage, série Deer dream, impression jet d’encre sur papier de riz : détail détourné de Autoportrait au chevalet, une huile sur toile de 66 x 57 cm, peinte vers 1556 par l’artiste lombarde Sofonisba Anguissola (née à Crémone en 1535 , morte à Palerme en 1625), conservée en Pologne, au Château de Łańcut ; détail détourné de Sitting Alone by a Stream, une œuvre réalisée en 2019 par l’artiste chinois Yang Yongliang (né à Shanghai en 1980), Lightbox, 160 x 118 cm & détail de Roe Deer, une photographie de Harry Benson (né en 1929).

**« shanshui » (山水) désigne la peinture chinoise de paysage, plus exactement « paysage de montagnes et d’eau », par opposition au paysage urbain, « shan » (山) signifiant « montagne » et « shui » (水) signifiant « eau ».

***Pour aller plus loin, on peut lire l’article de Michelle Bianchini, Les autoportraits de Sofonisba Anguissola, femme peintre de la Renaissance.

Et en lire plus sur Sofonisba Anguissola, sur le très complet blog Rivage de Bohème