Une tradition détournée, une petite étude de la représentation des attitudes des mains des femmes par les artistes.
Une série d’ex-voto de gestes, de ces mains féminines touchantes et touchées.

Entre sœurs,
l’enjeu du jeu n’est pas le « je »,
le toi et moi va de soi ;
l’avis qui nous lie est vie,
Entre sœurs.

Le terme dialogique veut dire que deux logiques, deux principes sont unis sans que la dualité se perde dans cette unité (…). ¹

D’une main, B. ouvre la fenêtre.
Le soleil s’y engouffre teintant de nacre le visage de C.
L’autre main, sur la hanche de sa sœur, papillon de chair. 

Encore la peau
sur quoi je pose ma main
sans rien entendre
ni savoir
que sa tiédeur
Chaleur pour chaleur
abîme pour abîme
la peau rend à la peau
la blessure
d’une caresse ^₂

Les fratries restent une terre assez inexplorée et les relations entre sœurs plus encore. La Bible, la mythologie, la littérature, l’histoire de l’art, regorgent d’histoires de frères. De sœurs, beaucoup moins. Sans doute un autre domaine où le « deuxième sexe » doit trouver sa place.(…).³

Dans son livre Sorcières, La puissance invaincue des femmes⁴ en parlant des « sorcières d’aujourd’hui », Mona Chollet emploie cette belle expression : des femmes qui osent regarder à l’intérieur d’elle-mêmes.

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¹ Edgard Morin (né en 1921)
² Jean-Marie Barnaud (né en 1937), Sous l’imperturbable clarté, Choix de poèmes 1983-2014, nrf, Poésie/Gallimard
³ Extraits de Frères et sœurs, secrets de familles, un article de Béatrice Gurrey, publié dans Le Monde du 12 juillet 2008
⁴ Mona Chollet (née en 1973), Sorcières, La puissance invaincue des femmes, Zones, 2018