Une tradition détournée, une petite étude de la représentation des attitudes des mains des femmes par les artistes.
Une série d’ex-voto de gestes, de ces mains féminines touchantes et touchées.

La représentation par les artistes du geste de la main qui tient, avec tendresse, un animal —imaginaire ou domestique— est-elle toujours symbolique comme ce lapin blanc de Titien qui repésente la pureté de la Vierge et le mystère de l’Incarnation ?

La licorne, elle aussi symbolise la chasteté, car seule une jeune fille vierge peut la capturer
(No comment …)


Selon l’historien de l’art allemand Frank Zöllner, l’œuvre de Vinci serait un cadeau d’adieu de Ludovic Sforza (1452-1508), Duc de Milan, à Cecilia Gallerani (1473-1536), devenue sa maîtresse très jeune (vers 1488-1489). Leur liaison dura jusqu’au milieu de l’année 1492, après qu’elle eut donné naissance à un fils, César. En 1490, Ludovic Sforza épousa Béatrice d’Este, qui le contraignit à mettre fin à cette relation.
Quand à l’hermine de la dame éponyme de Vinci, outre sa taille démesurée (beaucoup plus grande qu’une véritable hermine), sa symbolique a donné lieu à de multiples interprétations qui ne sont pas nécessairement exclusives l’une de l’autre. L’hermine était d’abord — elle aussi— symbole de pureté du fait de sa fourrure blanche hivernale. Elle était réputée préférer la mort que de se réfugier dans un terrier en salissant son magnifique pelage blanc.
Mais dans le contexte historique de ce portrait, cadeau de Ludovico Sforza à Cecilia Gallerani, l’animal fait aussi référence à l’Ordre de l’Hermine, ordre de chevalerie créé par le roi de Naples et auquel appartenait Ludovico Sforza.

Du choix mystérieux de ces grands ibis rouges par Degas, on ne sait que peu de choses si ce n’est qu’ils ont été —tout comme la ville moyen-orientale au loin— ajoutés par le peintre à ce portrait d’une jeune-fille pensive plus de deux ans après sa réalisation.

La licorne des six merveilleuses tapisseries du musée de cluny —qui vient de rouvrir ses portes après sept ans de travaux !—, animal légendaire, est symbole de l’Incarnation chrétienne et de l’amour mystique inaccessible…

Ce chat, en revanche, animal réel et tout à son bien être lové dans les bras de Julie Manet, fille de Berthe Morisot et d’Eugène Manet, le frère cadet d’Édouard Manet, semble des plus heureux, tout comme le tigré québécois des années 30 du siècle suivant qui clôt la série de ce jour cheek to cheek avec sa maîtresse, nous fixant de ses yeux verts.

Quand à la licorne de la dame du même nom, attribuée à Raphaël, sa taille minuscule et sa drôle d’allure trouvent une explication en 1959, lorsque des radiographies réalisées lors de travaux de restauration sur la peinture ont confirmé qu’à l’origine, à la place de la licorne, symbole de la chasteté, la dame tenait sur ses bras un chien, symbole de fidélité conjugale !
