J’aime tant les portraits d’Ingres que, ne pouvant me résoudre à en choisir un seul, j’en évoquerai trois. De lectures en notes, je me suis laissée aller, ces derniers jours à creuser, défricher, absorber de nombreux écrits sur les portraits et la manière du maître de Montauban.
Henri Delaborde (1811-1899), artiste et admirateur absolu, écrit que, dans ses portraits, Ingres « a su concilier dans l’exécution l’extrême exactitude avec les suggestions du goût personnel et les intentions spontanées, avec une application constante à transcrire fidèlement le vrai, depuis l’attitude caractéristique jusqu’aux moindres signes du tempérament ou des habitudes familières, depuis les traits distinctifs de la physionomie jusqu’au pli accoutumé du vêtement.»(1)
À travers les portraits d’une jeune-fille, d’un grand patron de presse et d’une dame de la haute société, je souhaite partager ici ma fascination pour les portraits de ce grand artiste à la virtuosité éclatante, parfois étrange et à la touche indécelable.
Ingres a noté dans ses carnets : « La touche, si habile qu’elle soit, ne doit pas être apparente, sinon elle empêche l’illusion et immobilise tout. Au lieu de l’objet représenté, elle fait voir le procédé, au lieu de la pensée elle dénonce la main.»
(1) Henri Delaborde, Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine & Notes et pensées de Jean-Auguste-Dominique Ingres, que l’on peut consuler ici, sur le site de la BNF.
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