Mon Louvre à moi #1

Une visite au musée du Louvre, choisir un artiste, concentrer son attention sur une œuvre ou deux. Regarder, regarder, prendre le temps. Saisir dans un carnet une esquisse à main levée et la pensée qui vient. Au retour un peu de lecture, ajouter quelques mots, peut-être.

Aile Richelieu, 2e étage (par l’ascenseur P) , salle 14, Nicolas Poussin

 

Je fais le tour de la salle, immédiatement fascinée par les couleurs chatoyantes des étoffes, cette lumière dans les drapés, la rigidité rectiligne et sableuse des fonds d’architecture, les ciels clairs aux nuages mordorés.

 

Saint Paul

Petite esquisse à l’encre, 12 février 2018, B., stylo-pinceau japonais sur carnet de croquis Moleskine, Louvre, aile Richelieu, 2e étage, salle 14

Je m’arrête un moment devant la réjouissante envolée de Saint Paul ravi et soutenu par trois anges, étrange chimère à cinq  bras et six jambes dans une nuée ocrée.

Le ravissement de Saint Paul Nicolas Poussin, 148 x 120 cm, huile sur toile 1650 Louvre

Le ravissement de Saint Paul, v. 1649-1650, Nicolas Poussin (1594-1665), huile sur toile, 120 x 148 cm, Paris, musée du Louvre

 

Puis m’absorbe dans la contemplation des « Aveugles de Jéricho, » dits aussi « Le Christ guérissant les aveugles »,

Jéricho

Petite esquisse à l’encre, 12 février 2018, B., stylo-pinceau japonais sur carnet de croquis Moleskine, Louvre, aile Richelieu, 2e étage, salle 14

« (…) la peinture pour Nicolas Poussin, un art qui ne doit pas se contenter (…) de représenter la nature, mais doit également élever la pensée, en proposant une réflexion ou une méditation. » (1)

Les aveugles de Jéricho, dits aussi Le Christ guérissant les aveugles, 1650, huile sur toile, 176 x 119 cm, Paris musée du Louvre

Les aveugles de Jéricho, dits aussi Le Christ guérissant les aveugles, 1650, Nicolas Poussin (1594-1665), huile sur toile, 176 x 119 cm, Paris musée du Louvre

Le contraste avec les tenues des visiteurs du musée est très frappant. Pour la plupart sans couleurs, sans grâce et tout en jambes quand hommes et femmes sont en robes et drapés rutilants sur les cimaises.

ravissement-saint-paul-detail-1

Le ravissement de Saint Paul, détail, v. 1649-1650, Nicolas Poussin (1594-1665), huile sur toile, 120 x 148 cm, Paris, musée du Louvre

«(La peinture…)

DÉFINITION

C’est une imitation faite avec lignes et couleurs en quelque superficie de tout ce qui se voit dessous le soleil, sa fin est la délectation.

PRINCIPES QUE TOUT HOMME
CAPABLE DE RAISON PEUT APPRENDRE

Il ne se donne point de visible sans lumière.
Il ne se donne point de visible sans moyen transparent.
Il ne se donne point de visible sans terme.
Il ne se donne point de visible sans couleur.
Il ne se donne point de visible sans distance.
Il ne se donne point de visible sans instrument.

Ce qui suit ne s’apprend point,
Ce sont parties du peintre. »

Lettre de Nicolas Poussin à M. de Chambray,  Rome, le 1er mars 1665, extrait. (2)

 

 


(1)  Anja Grebe, Professeur d’histoire de l’art à l’université de Bamberg, Allemagne,
Le Louvre, Toutes les peintures, Éditions Skira Flammarion, page 510.

(2) Nicolas Poussin, Lettres et propos sur l’art, Éditions Hermann, page 174.

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